Djé au Svalbard

FAUNE ET FLORE

L'archipel comprend 3 parcs nationaux, 3 réserves naturelles, 15 réserves ornithologiques et 3 zones de réserve botanique. Dans les parcs nationaux et les réserves, toute circulation d'engins motorisés est interdite ainsi que l'atterrissage d'hélicoptère, sans autorisation du service du gouverneur. Les réserves ornithologiques sont interdites durant les nidifications. Sur tout le territoire, la présence humaine doit se faire discrète en ne laissant aucune trace après son passage et en restant à distance des lieux de nidifications.

Le Svalbard a beau être un désert arctique, on y trouve pas moins de 170 espèces d'oiseaux migrateurs, des mammifères terrestres (renard, renne et ours blanc) et marins (phoque, morse, beluga et baleine).

LA FAUNE

L'ours blanc:

Il y a à peu près 2500 ours blancs au Spitzberg. Ils vivent essentiellement sur la banquise et chassent le phoque. Cependant, pendant les mois de printemps, ils dérivent sur des morceaux de glace vers le Sud. À la fonte des glaces, commence pour eux une longue migration vers le Nord à la recherche de la banquise et de la nourriture. Sa mobilité est grande. Il peut couvrir jusq'à 1000 km de distance pendant sa migration annuelle. Il arrive que certains d'entre eux s'égarent à l'intérieur des terres. Régulièrement, un ours traverse les cités minières du Spitzberg en quête de nourriture. Les côtes Est et Nord sont les endroits les plus fréquentés par ces animaux. Un ours affamé est potentiellement dangereux. Il faut être toujours vigilant et emporter une carabine de gros calibre. Il peut être attiré par la présence de nourriture. Les précautions à prendre sont suivantes:
- Tour de veille durant les heures de sommeil du groupe.
- Ne jamais laisser de nourriture dans les tentes ni dans les kayaks. Il est préférable de la mettre à 100 m du campement.
Les ours sont totalement protégés depuis 1973. Au cas où l’on serait amené à tuer un de ces grands prédateurs, le gouverneur doit être prévenu et une enquête est faite pour justifier de la légitime défense.

Le Renard Polaire:
Présent sur la majorité de l'archipel, il profite parfois de la présence humaine pour chiper un peu de nourriture. Son pelage est blanc en hiver et brun clair/beige en été. On le trouve souvent l’été près des colonies d’oiseaux. L'hiver, le renard vit souvent dans le sillage des ours profitant des restes de leurs repas.

Le Renne du Svalbard:

C'est une sous-espèce particulière que l'on rencontre uniquement au Spitzberg. Il est plus massif que les autres rennes et vit généralement en solitaire ou en très petits groupes à cause du peu de nourriture. La population, après avoir été chassée, remonte dans ses effectifs depuis leur protection en 1925 et il est fréquent de surprendre des rennes sauvages près des habitations.

Le Morse:

Il est protégé depuis 1952 car il avait pratiquement disparu. On le trouve aujourd'hui à peu près tout le long des côtes Nord et Est. La population de morses augmente d'année en année et recommence à coloniser la côte Ouest. A bord d’un kayak, il est toujours plus prudent, de garder ses distances par rapport à cet animal très curieux de nature et relativement agressif.

Les Phoques:
Il y a au moins trois sortes de phoques que l'on rencontre régulièrement l'été : le phoque annelé, le veau marin et le phoque barbu. Ce dernier est le moins farouche de tous et s'approche très près des kayaks.

Les baleines et autres mammifères marins:

Longtemps, la baleine du Groenland a été abondante sur les côtes du Spitzberg jusqu'à sa raréfaction au XVIIIe siècle. On aurait dû l'appeler la baleine du Spitzberg, car à tort les chasseurs pensaient quand ils lui donnèrent son nom, que le Spitzberg faisait partie du Groenland. Il reste actuellement d'autres cétacés et l’on peut assez souvent naviguer au milieu d'un banc de bélougas longeant la côte. Ces cétacés grégaires sont très sociables et en été, ils se rassemblent par centaines. Il n'est pas rare de voir quelques petits rorquals (baleines longues de 7 à 10 m) venir s'alimenter à quelques miles de la côte, dans les fjords.

Les oiseaux:

Pendant l'été, le Spitzberg fourmille d'oiseaux marins qui ne resteront pour certains que jusqu'à la fin août. Seul le lagopède vit toute l'année sur l'archipel. Parmi les oiseaux que l'on peut fréquemment rencontrer, on peut citer : le mergule nain, le guillemot de Brünnich, le guillemot à miroir, la sterne arctique, le macareux moine, la mouette tridactyle, le labbe parasite, le grand labbe, le pétrel fulmar, l'eider commun et à tête grise, l'oie bernache nonnette et cravant, l'harelde de Miquelon, le bruant des neiges, le phalarope à bec large, le plongeon catmarin, le goéland bourgmestre, le bécasseau violet... et parmi les oiseaux plus rares qui nous font l'honneur de se montrer quelquefois : le goéland sénateur (mouette ivoire) qui se nourrit de graisse de phoques tués par les ours.

LA FLORE

Sur les grandes étendues plates proches du niveau de la mer, se développe la toundra, végétation typique des régions polaires. Cette végétation rase est adaptée à l'environnement arctique. La faible activité bactérienne du sol fournit peu de phosphates, nitrates et autres sels essentiels. Cette pauvreté limite considrablement la vitesse de croissance et la densité de végétation. Par contre, sous les colonies d'oiseaux, l'apport d'engrais naturel favorise le développement.

Le sous-sol est gelé en permanence et seulement 30 cm à 2 mètres seulement dégèlent en surface durant 6 à 10 semaines l'été. La saison de croissance est donc extrêmement courte mais suffisante pour que les espèces acclimatées poussent, fleurissent et se reproduisent.

Il existe 164 espèces de plantes sans compter les algues, les mousses et les lichens. Les familles les plus représentées sont les saxifrages, les renoncules, la linaigrette, les silènes, le pavot arctique, la dryade à huit pétales. Le saule arctique est un arbre dont la hauteur ne dépasse pas 2 à 3 centimètres.