Djé au Svalbard

LES GlACIERS ET LA BANQUISE

LES GLACIERS

Les glaciers occupent les deux tiers des terres. La partie la moins englacée se situe au centre de l'île autour de Longyearbyen du fait du climat plus continental et plus sec. Les glaciers se sont formés il y a 10.000 ans durant la dernière glaciation. Les glaces actuelles ont à peu près 1000 à 200 ans et sont des reliques glaciaires.

Depuis les dernières glaciations, les glaces ne cessent de régresser sur l'archipel car la pluviosité est trop faible pour maintenir la quantité des glaces en place. L'épaisseur des glaces était si importante qu'elle a pesée sur la croûte terrestre et que celle-ci s'est enfoncée. De nos jours, depuis la régression des glaces, la terre de tout l'archipel remonte, laissant apparaître dans les endroits plats, des vestiges de plages qui forment des traits dans le paysage matérialisés quelques fois par de vieux troncs d'arbres venus depuis la nuit des temps de Sibérie.

Le recul des glaciers s'est accéléré depuis un siècle. Les premières cartes datent de 40 ans. Les cartes actuelles indiquent le front du glacier qui se jetait dans la mer à cette époque et le front actuel. On voit bien que les contours des glaciers actuels sont généralement quelques kilomètres plus en amont.

En règle générale les glaciers sont en régression. Un phénomène, peu courant en montagne, appelé surge vient faire fluctuer la position des fronts. De façon imprévisible, le glacier en l'espace de 1 à 3 ans avance de plusieurs kilomètres à un vitesse pouvant aller jusqu'à cent mètres par jour.

En été, les glaciers avancent rapidement déversant des tonnes de glace dans la mer. Les baies peuvent être recouvertes de glaçons qui sont parfois aussi gros qu'une maison. Les frictions et les tensions exercées sont immenses. L'avancée se fait généralement par à-coups, créant des détonations se répercutant jusqu'à une dizaine de kilomètres.

LE PERGELISOL

Un autre phénomène lié au froid, mais non visible, est le pergélisol (permafrost en anglais). Au cours de l'été, seule la partie superficielle du sol dégèle de trentre centimètres à un peu plus de deux mètres dans le meilleur des cas. Au delà de 25 mètres de profondeurs, les variations annuelles de la température ne se font plus sentir. Avec le réchauffement climatique, l'épaisseur qui dégèle chaque été devrait augmenter. A l'aéroport de Longyerbyen, cela devrait passer d'environ un mètre actuellement à 1,5 mètre d'ici 2050.

C'est une des raisons pour lesquels Longyearbyen abrite l'une des plus grande banque de gène mondiale: le Global Seed Vault. Cette banque stocke des semences végétales provenant du monde entier au cas où ces espèces disparaitraient de la planète.

LA BANQUISE

Elle est à sa maximale au mois d'avril où elle ceinture généralement complètement l'archipel et arrive jusqu'à l'île aux ours, à mi-distance entre le Spitzberg et le Cap Nord plus au Sud. La débâcle commence fin mai - début juin et laisse en eau libre la partie N-O de l'île puis se retire complètement de l'île au milieu du mois d'août.

Cependant, les années ne se ressemblent pas et il n'est pas rare que le Spitzberg reste englacé sur sa partie N-E toute l'année, rendant impossible le tour en bateau. La banquise est très imprévisible. Elle avance rapidement en fonction des courants marins et des vents forts. Elle peut dériver jusqu'à une centaine de kilomètres en quelques heures.

Une semaine avant notre arrivée, une importante plaque de banquise s'est détachée du pôle Nord emmenant avec elle quelques ours pris au piège. Les courants ont poussé cette plaque jusqu'au fond de la baie d'Isfjord rendant impossible la navigation autour de Longyearbyen et amenant des ours affamés par ce long voyage!